Facturation électronique : ce que votre entreprise doit savoir dès maintenant

26 Mai 2025 | Actualités, Économie

Diriger une TPE ou une PME, c’est déjà faire face à une réglementation dense, des échéances fiscales à répétition, des outils numériques à adopter, des clients à satisfaire. Et pourtant, une nouvelle réforme s’impose : la généralisation de la facturation électronique. Elle concerne toutes les entreprises assujetties à la TVA, même les plus petites. Derrière cette mesure, l’objectif affiché est clair : lutter contre la fraude. Chaque année, celle-ci représente un manque à gagner de près de 15 milliards d’euros pour l’État. En numérisant et en centralisant les données de facturation, le gouvernement espère en récupérer une partie significative, jusqu’à 3 milliards par an.

Pour y parvenir, les entreprises devront émettre et recevoir leurs factures dans un format électronique standardisé, via des plateformes interconnectées à l’administration fiscale. Un système déjà en vigueur chez certains de nos voisins : l’Italie a généralisé ce fonctionnement dès 2019, et l’Allemagne s’y prépare également. En France, le mouvement a déjà commencé avec Chorus Pro pour les marchés publics. Cette fois, c’est l’ensemble du tissu économique qui est concerné.

Pour toutes les TPE-PME, cela signifie une nouvelle transition numérique avec des délais à respecter, des outils à choisir, et des changements à anticiper dans leur gestion quotidienne.

Un calendrier contraint

À partir de septembre 2026, toutes les entreprises devront pouvoir recevoir des factures électroniques. Et un an plus tard, en septembre 2027, elles devront elles-mêmes émettre leurs factures dans ce format. Ce n’est pas une option, ni un test : c’est un changement obligatoire, inscrit dans la loi.

Cette obligation s’appliquera à toutes les organisations, y compris celles qui bénéficient de la franchise de TVA. Et pour s’y conformer, il faudra passer par une plateforme de dématérialisation agréée. À ce jour, aucune plateforme n’est encore officiellement approuvée, mais plus de 80 sont candidates en attente d’agrément. La validation finale de ces plateformes interviendra à l’automne 2025, à l’issue des derniers tests d’interopérabilité menés par l’administration fiscale. Ce flou alimente l’inquiétude des entreprises, d’autant plus que l’État, contrairement à ce qu’il avait promis initialement, ne proposera pas de solution gratuite universelle.

Si les grandes entreprises ont majoritairement déjà engagé leur transition, beaucoup de petites structures accusent un sérieux retard. Selon plusieurs enquêtes relayées dans la presse économique, près de la moitié des dirigeants de TPE-PME ne se sentent pas prêts, et une très large majorité d’entre eux déclare ne pas savoir combien la réforme va réellement leur coûter.

Il faut dire que les incertitudes restent nombreuses. Les entreprises devront, à terme, utiliser une plateforme agréée — certaines pourraient être payantes, d’autres gratuites, selon les offres et les volumes de factures. À cela peuvent s’ajouter, dans certains cas, des frais liés à l’adaptation des logiciels, à l’accompagnement par un expert-comptable ou au traitement bancaire. Si les montants varient largement d’un prestataire à l’autre, plusieurs organisations estiment qu’une facture annuelle dépassant les 1 000 € n’est pas à exclure pour les entreprises les plus dépendantes d’un accompagnement externe. Mais ce coût pourrait aussi rester marginal pour celles déjà équipées.

Un réel intérêt pour sécuriser les paiements des TPE-PME

Ce qui aujourd’hui ressemble à une charge peut, si la réforme est bien anticipée, devenir un levier d’efficacité. D’abord parce que la facturation électronique sécurise les échanges : les factures perdues, les doublons, les retards liés à un fichier PDF mal transmis deviennent plus rares. Ensuite, parce que cela ouvre la voie à des déclarations de TVA automatisées, avec moins d’erreurs et moins de stress en fin de mois. Enfin, cela force à structurer son organisation, à faire évoluer ses outils, et parfois à revoir ses pratiques.

Autrement dit : ce que vous mettez en place pour vous mettre en conformité peut aussi améliorer votre trésorerie, votre suivi client, et même votre image vis-à-vis de partenaires exigeants.

Comment s’y préparer intelligemment, sans subir

Il n’est pas encore temps d’agir dans la précipitation, mais il serait risqué d’attendre les derniers mois. Certains logiciels de facturation sont d’ores et déjà engagés dans une démarche d’agrément comme plateforme de dématérialisation partenaire (PDP). Il est donc important de vérifier si votre outil actuel est compatible, ou s’il nécessitera une mise à jour.

La première étape consiste à en parler avec votre expert-comptable ou votre prestataire habituel pour anticiper les ajustements nécessaires. Ensuite, bien vous informer : la CPME Paris organise un webinaire le 25 juin pour aider les dirigeants à comprendre les échéances, les choix techniques et les points de vigilance. Toutes les infos ici : Webinaire du 25 juin – CPME Paris. Vous pouvez aussi suivre régulièrement l’actualité publiée sur le site de la CPME Paris pour ne rien manquer des prochaines étapes et évolutions du dispositif.

Enfin, les équipes Relations Entreprises de la CPME Paris sont à votre disposition pour vous orienter selon votre situation.

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