Mutations #4 : repenser utilement le progrès dans les relations au travail 

1 Fév 2024 | Actualités, Mutations

« Le progrès ne se contente pas de l’innovation, il va au-delà » c’est ainsi que Bernard Cohen-Hadad ouvre la grande enquête sur le progrès qui rythme le numéro #4 de Mutations, le magazine de la CPME Paris. Pour Bernard Cohen-Hadad, les TPE-PME sont d’ores et déjà au centre du progrès, « c’est pourquoi leurs intérêts économiques convergent au plus près de l’ambition collective, d’une économie plus verte, plus humaine, plus responsable ».

Ces dernières années, les activités économiques ont connu un bouleversement rapide, radical, mettant parfois en péril le sens de nos relations au travail. Comment progresser, individuellement, collectivement ? Comment retrouver une appétence pour l’avenir, une espérance dans le futur ? Pour vous livrer des clés de compréhension, Mutations mène l’enquête auprès de sociologues, de philosophes, de chercheurs, d’acteurs du monde économique et auprès des adhérents de la CPME Paris. Un indice : la résilience est au cœur du processus.

Le progrès, une boussole et une ardente nécessité

Pour Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Echos et membre du comité directeur de l’Association française de science économique, le progrès représente à la fois une « boussole » et une « ardente nécessité » pour les entreprises qui, à leur manière, doivent « définir la direction et les moyens de s’y engager ».

Dans son entretien avec Bernard Cohen-Hadad, la sociologue et politologue Dominique Schnapper explore le rôle de l’entreprise dans l’initiative collective. Selon elle, l’approche dépassée du « il faut le faire parce que le patron l’a dit » doit céder la place à une dynamique où « toutes les entreprises, quelles que soient leur taille […], doivent donner à leurs collaborateurs le sentiment qu’ils travaillent ensemble à un projet commun ».

Poursuivant dans cette lignée, le directeur de l’institut supérieur de travail Bernard Vivier qualifie l’entreprise de « collectif en action » où la « vocation sociale constitue un progrès qui permet aux salariés de trouver un intérêt au-delà du salaire ». Toutefois, il souligne que « la course au changement n’est pas un progrès en soi », étayant ses propos avec des exemples concrets tels que le télétravail, qu’il considère comme « une addition d’individus éloignés et isolés [qui] ne fait pas une équipe ».

Où en sommes-nous en France ?

Le constat émane de Dominique Méda, directrice de l’Institut de recherche Interdisciplinaire en sciences sociales (IRISSO), qui plaide en faveur d’une entreprise « moins hiérarchique » et pointe du doigt le fait que « les salariés français sont, en Europe, les moins consultés sur les décisions qui concernent leur travail ». Elle incite les dirigeants français à rendre leurs organisations « apprenantes, car c’est le secret de l’efficacité ». Dans un monde en mutations, on ne peut plus concevoir le « progrès sans l’articuler à l’urgence climatique », comme le mentionne Bruno Maquart, président d’Universcience, qui exhorte les entreprises à « se rapprocher de la science et à investir dans la recherche » pour « mieux comprendre le monde et changer nos vies ».

Mais comment mettre en pratique le progrès dans l’entreprise ?

« Le dénominateur commun, c’est la confiance », souligne Jullien Brézun, Directeur Général France de Great Place to Work. Il met en avant ce qu’il considère comme essentiel, d’un point de vue pratique, pour que les salariés se sentent considérés : « une communication claire, des ambitions, de la transparence, favoriser le droit à l’erreur source d’initiative et d’apprentissage ». Il insiste sur le rôle cardinal du manager de proximité ou de l’entrepreneur lui-même dans la mise en œuvre de ces outils.

Constat partagé par Philippe Silberzahn, professeur d’entrepreneuriat à l’EM Lyon, qui ajoute que créer une entreprise « avec une dizaine d’employés contribue forcément au progrès ». Ainsi, ce sont les entrepreneurs qui, selon eux, sont les accélérateurs des mutations au sein même de notre économie.

Paroles d’adhérents

Le progrès est pluriel et ne se manifeste pas dans tous les secteurs d’activité de la même manière. Nos adhérents, représentant divers horizons professionnels, partagent leurs perspectives sur l’essor du progrès au sein de leurs domaines respectifs, évoquant les grandes avancées passées et anticipant celles à venir. Du secteur des cafés, hôtels et restaurants jusqu’aux télécoms en passant par l’énergie ou l’immobilier, les acteurs de ces branches nous livrent leurs clés de lecture sur l’évolution de leur domaine d’activité sous le prisme du progrès. Haut du formulaire

Dans ce numéro de Mutations #4, qui se conclue par un volet sur les préparatifs liés aux Jeux Olympiques, il aura été question de progrès. Ce sont bien les TPE-PME, par leur liberté d’esprit et leur capacité d’agir en indépendance, qui rendent concret le sens du mot progrès dans les relations au travail.

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