Le ministère de l’Economie et des Finances a publié au mois de novembre un guide pratique du mécénat de compétences. Ce dernier est un dispositif souvent méconnu. Quelques éclaircissements nécessaires pour que vous puissiez profiter de ce système, qui prône l’engagement des salariés dans des actions à but philanthropiques.
Qu’est-ce que le mécénat de compétences ?
Le mécénat de compétences a pour but de mettre des collaborateurs à disposition d’un organisme d’intérêt général (Associations, fondations, organismes agréés pour la création d’entreprise…), afin de faire partager le savoir-être et le savoir-faire de l’entreprise dans des structures à but non-lucratives. C’est un échange enrichissant autant pour l’entreprise que pour l’organisme.
La mise à disposition des salariés se fait sur leurs temps de travail, avec des conditions fiscales avantageuses : le « don » de compétences ouvre droit à une réduction d’impôts de 60% du montant du salaire chargé du salarié mis à disposition. Cet avantage est accessible à tous les types d’entreprises, sans montant minimum de don.
Quels bénéfices pour l’entreprise ?
Le mécénat de compétences permet à l’entreprise d’accroître l’impact social de l’entreprise, renforcer la cohésion des salariés, faire vivre les valeurs de l’entreprise. C’est une façon de faire de la philanthropie tout en donnant du sens à l’engagement des salariés dans la performance collective.
Le mécénat de compétences permet de faire bénéficier à l’organisme d’intérêt public une prestation de service ou d’un prêt de main d’œuvre, notamment sur des fonctions qui ne représentent pas leur cœur d’expertise et d’optimiser leur savoir-faire. Ensuite, de sensibiliser et de fédérer autour d’une cause commune tout en prenant du recul sur son projet. Et enfin, d’élargir son réseau en rencontrant de potentiels futurs bénévoles, des partenaires et des soutiens.
S’engager dans un mécénat de compétences
En amont, l’entreprise doit s’engager dans une réflexion quant au choix de l’organisme qu’il peut aider, en cohérence avec l’esprit de l’entreprise et des compétences intrinsèques à celle-ci. Il faut également définir un processus de coordination entre les services internes et les structures accueillantes, mais aussi de poser des règles et objectifs clairs pour le salarié. Un avenant au contrat de travail (nature des missions à effectuer, horaires, lieux…) et une convention de mécénat doivent sceller l’accord entre les deux partis.
Un suivi doit être effectué pour que les salariés de l’entreprise et l’organisme bénéficient d’une expérience commune satisfaisante.
Le format du mécénat de compétences peut être multiple, et dépend du niveau d’engagement de l’entreprise dans le processus :
- Mécénat senior (Mise à disposition de salariés en fin de carrière sur leur temps de travail auprès d’une organisation sociale, pendant 1 à 3 ans).
- Mécénat de compétences à temps plein
- Mobilisation d’une demi-journée ou d’une journée pour permettre la rencontre des salariés avec des associations locales.
- Journées de solidarité : Action terrain d’une journée réunissant un groupe de salariés pour aider un organisme d’intérêt public dans ses activités.
- Temps partagé solidaire : Une partie du temps du salarié est mobilisée pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois pour répondre à un besoin cadré par la convention de mécénat signée par les deux partis.
Le mécénat de compétence est une expérience qui profite à toutes les entreprises, et son apport humain n’est pas négligeable. Elle amène à reconsidérer positivement l’image de l’entreprise, mais surtout d’entretenir un rapport sain entre le salarié et son entreprise, et entre les salariés eux-mêmes.