Céline Bendavid, ancienne DRH et fondatrice du cabinet de conseil HR, propose quelques pistes : « La demande croissante de télétravail n’est pas sans poser de difficultés, car les directions et les managers ont besoin du collectif tout comme les collaborateurs. L’entreprise ne peut se résumer à des réunions en visio et des emails, il existe tout l’informel qui disparaît quand les salariés et le manager ne sont pas sur place : les conversations entre deux portes ou une information donnée à la machine à café, un éclairage sur un client, tout un travail “en off”. Afin d’éviter le risque de délitement en termes de corps social et de motivation, il faut apprendre le management “hybride” ; quand une personne de l’équipe est en télétravail, il faut lui donner les mêmes informations qu’à celles présentes dans les murs. Chaque situation étant différente, je conseille au manager, qui souvent cumule travail technique et gestion d’équipe, de poser des mots et de communiquer différemment : un appel téléphonique rapide, des points très brefs avec son équipe, par exemple cinq minutes en début de journée pour donner un brief clair de ce qu’il attend d’elle, ou en fin de journée pour dresser un bilan de ce qui a été fait.
Il ne faut pas hésiter à investir dans des outils informatiques permettant de partager son emploi du temps (jours de télétravail) et les projets de manière simple et intuitive. Je recommande de se réunir au moins une fois par semaine avec l’ensemble de l’équipe, mais tout doit rester flexible et adapté à l’entreprise, ses salariés et le ou les managers. »
Ce dispositif concerne les entreprises de moins de 250 salariés n’appartenant pas à un groupe de 250 salariés et plus, et répondant à la définition européenne de la PME ; la priorité est donnée aux petites entreprises (moins de 50 salariés) et très petites entreprises (moins de 10 salariés) qui n’ont pas de service dédié ou n’ont pas de moyens financiers suffisants pour gérer leurs ressources humaines de façon optimale.
Il s’agit d’un accompagnement sur mesure de conseil en RH, avec l’établissement d’une feuille de route en partant d’un diagnostic réalisé en début de mission : le prestataire va aider l’entreprise à identifier les sujets prioritaires autour de six grandes thématiques, à l’exclusion de tout ce qui relève du contentieux juridique. Parmi les demandes récurrentes figurent la remobilisation des salariés pour le retour au travail post-Covid, la rédaction de règlement intérieur, une charte intégrant le télétravail, les entretiens individuels, les seuils pour les élections professionnelles. C’est également l’occasion de transmettre des informations sur des dispositifs existants que les entreprises peuvent ignorer.
Enfin, cet accompagnement peut être pris en charge par l’État dans la limite de 50 % du coût de la prestation, plafonné à 15 000 € HT (ou jusqu’à 30 000 € par exemple si un cofinancement est apporté par l’OPCO). Dans le cadre de la crise sanitaire et jusqu’au 30 juin 2022, la prise en charge peut être totale, dans la limite de ce plafond.
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Ces articles sont issus du premier numéro de Mutations économiques, politiques et sociales, le magazine de la CPME Paris. Pour retrouver le magazine complet, cliquez ici.