L’entreprise en difficulté en France en 2018 : une fin de cycle ?

8 Avr 2019 | Actualités, Économie

Selon le rapport Deloitte “L’entreprise en difficulté en France”, les résultats pour l’année 2018, en terme de défaillances d’entreprises et d’emplois concernés, apparaissent en ligne avec les exercices baissiers précédents, tendant à conforter une situation d’embellie économique et éloignant l’économie française des pics enregistrés en 2013.

Le constat est rassurant, car les tendances baissières enregistrées sur les années précédentes se maintiennent, même si un certain ralentissement est constaté.

Bernard Cohen-Hadad a été interrogé par Deloitte sur la situation économique des entreprises en 2018, sur les perspectives économiques, financières et juridiques de 2019 et plus largement sur l’ensemble des facteurs qui pourraient influencer l’évolution des défaillances au cours des années à venir.

Bernard Cohen Hadad, Président de la CPME Paris Ile-de-France, considère que la hausse du nombre de défaillances constatées à compter du deuxième semestre 2018 pourrait être considérée comme un réajustement économique et non une tendance de fond.

Ainsi, il n’y a pas d’indice fort dans l’environnement économique, français ou européen, permettant de présager d’une véritable hausse structurelle des défaillances. En effet, ces défaillances peuvent être liées à des entreprises, parfois en fin de course ou dont les difficultés déjà prégnantes ont pu être renforcées par la perte de certains marchés.

De manière générale, la situation reste positive pour les chefs d1entreprise dont le moral tend au beau fixe. Les enjeux des entreprises sont plus tournés actuellement vers l’identification de compétences, l’innovation, le renforcement du passage au numérique, la cybersécurité ou la nécessité de maintenir un niveau de CAPEX suffisant dans un environnement économique en mutation par exemple. Il constate l’absence de durcissement du crédit, la mise en place attendue et sans heurts des ordonnances Travail, du prélèvement à la source et des primes Macron pour les entreprises.

Le sujet du financement des investissements dans l’immatériel reste présent pour les PME. Le recours à l’emprunt reste limité du fait des besoins de garantie à soumettre sur cette typologie d’investissements. Il souligne le rôle joué par BPI France pour faciliter la mise en place de ces garanties .

Seules les incertitudes liées à l’effet « gilets jaunes » amènent à s’interroger sur un impact préjudiciable pour les PME, notamment pour celles dans le domaine du retail, de la distribution ou de la logistique.

Enfin, une crainte est évoquée liée à un potentiel risque systémique relatif au financement des grandes entreprises sur les marchés internationaux et pour lesquelles l’endettement pourrait dépasser leurs fonds propres. L’occurrence d’une rupture de marché ou d’une augmentation des taux pourrait provoquer des difficultés de remboursement et, par voie de conséquence, une nouvelle crise. A cet égard, il souligne le comportement plus responsable dans leurs engagements des PME

Sur le Brexit…

Au niveau international, Bernard Cohen Hadad, ne voit pas dans le Brexit une véritable menace pour les entreprises françaises.

Ce marché deviendra certes plus compliqué à conquérir. Malgré une incertitude sur ce sujet qui reste prégnante, les entreprises concernées se sont préparées en amont. Cette transition pourrait être plus difficile pour les PME qui n’auront pas pu anticiper les changements.

Sources
  • L’entreprise en difficulté en France en 2018. Une fin de cycle ?, Deloitte & Altares, Mars 2019. Tous droits réservés.
  • Image : Photo by Ingo Joseph from Pexels

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