Le « cloud computing », ou informatique en nuage, dématérialise les services informatiques, permettant d’accéder à des services à distance plutôt qu’en interne, disponibles à la demande via Internet. Ce système de calcul et de stockage présente l’avantage non négligeable de pouvoir s’adapter à l’entreprise selon ses besoins numériques, pour un coût proportionnel à son utilisation. En France, plusieurs opérateurs majeurs offrent des services de cloud, dont AWS, que son directeur technique Stephan Hadinger nous présente.
QUELS SONT LES SERVICES DU CLOUD AWS ET SES AVANTAGES PAR RAPPORT À SES CONCURRENTS ?
Nous offrons 200 services accessibles en ligne en quelques minutes grâce à notre cloud, le plus ancien du marché, ce qui lui confère sept à huit ans d’avance technique sur les autres. De plus, dès notre acte fondateur en 2016, nous avons pensé nos solutions pour que chaque client ait accès à la même technologie quelle que soit sa taille. La crise sanitaire a prouvé que nous avions la capacité de nous ajuster aux besoins de nos clients, en renforçant la sécurité à distance par exemple ou en adaptant la capacité de nos serveurs (en positif ou en négatif). Chaque entreprise est un cas particulier chez AWS, ce qui explique que nous ayons une grande diversité de clients : des membres du CAC 40, des startups comme des TPE.
DE QUELLE LÉGISLATION DÉPENDEZ-VOUS ET, DE CE FAIT, LES DONNÉES DE VOS CLIENTS ?
AWS est une division indépendante du groupe Amazon et nous ne faisons que du cloud. Nos contrats sont très clairs : les données appartiennent aux clients. Nous disposons de plusieurs data centers en France depuis 2017, et nous sommes implantés dans cinq autres pays européens, pour un total de 26 régions AWS dans le monde. Des données stockées en France restent en France, sous contrat de droit européen, mais si le client le souhaite, il peut déplacer ses données dans un autre centre, dans une autre région du monde. De plus, nous avons obtenu plusieurs certifications, en conformité notamment avec le RGPD européen et les demandes de la CNIL.
COMMENT SONT PROTÉGÉS LES DATA CENTERS FACE AUX RISQUES ?
Contre les risques de destruction « physique », nous avons trois zones de disponibilité éloignées géographiquement les unes des autres dans la « région » France, où les données sont répliquées. Nous anticipons tous les risques (incendie, inondations, etc.) et nos clients les plus avancés réalisent des exercices réguliers « d’évacuation » de data centers pour vérifier que les applications continuent de fonctionner… Quant aux cyberattaques, c’est notre priorité absolue, à laquelle nous consacrons une large part de nos ressources. Nous disposons de sauvegardes externalisées des données, réparties sur de multiples data centers. Cela fait partie de notre métier, de notre savoir-faire, de répondre à la cybercriminalité.
LE CLOUD EN QUELQUES MOTS
Depuis la crise sanitaire et l’explosion du travail à distance, le cloud computing apparaît comme une solution incontournable pour de nombreuses entreprises, sachant qu’il peut prendre trois formes :
• le IaaS (Infrastructure as a Service) met à disposition des ressources de calcul, de stockage et de bande passante, c’est la catégorie la plus basique (infrastructure matérielle externalisée). Le système d’exploitation et les applications sont installés par les clients sur des serveurs auxquels ils se connectent pour travailler comme s’il s’agissait d’un ordinateur classique.
• le PaaS (Platform as a Service) regroupe les services nécessaires pour faire tourner les applications, mais c’est le fournisseur du service cloud qui administre le système d’exploitation et ses outils (infrastructure matérielle, données et applications sont externalisées). Le client peut installer ses propres applications si besoin.
• le SaaS (Software as a Service) désigne les applications basées sur le PaaS et généralement commercialisées sous forme de services clés en main auxquels les utilisateurs se connectent via des logiciels dédiés ou un navigateur Internet. C’est la formule « tout compris » et la plus courante, à savoir l’externalisation complète, la mise en fonctionnement et la maintenance. En confiant ces tâches à un prestataire de confiance, les entreprises peuvent gagner de l’espace dans leurs locaux (plus besoin de stocker des serveurs), du temps (l’architecture et le stockage des données sont pris en charge par le fournisseur), assurer une meilleure sécurité contre les cyberattaques et réduire le coût de ce poste pour l’investir dans d’autres domaines… Enfin, les données conservées sont accessibles aux personnes autorisées à y accéder depuis n’importe où.
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Ces articles sont issus du premier numéro de Mutations économiques, politiques et sociales, le magazine de la CPME Paris. Pour retrouver le magazine complet, cliquez ici.