Europe : ne touchez pas au grisbi

14 Mai 2019 | Actualités, Europe, Positions, Tribune

De tous temps, les Etats européens ont été attentifs au rôle, à la place et à la valeur de leur monnaie. Les populations aussi pour payer leur pain. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, il est difficile de parler de «monnaie » en Europe sans soulever des passions. D’autant que les détracteurs de l’Europe n’ont toujours pas digéré le passage à l’euro.

L’euro a simplifié nos vies.

La création de la Communauté Economique Européenne (CEE), a été un grand pas. Mais les grandes entreprises et les PME n’étaient pas sur un pied d’égalité. Les PME ne pouvaient pas anticiper l’évolution des monnaies et subissaient de plein fouet les fluctuations des changes. L’euro a mis un terme à cela ! L’euro a donc rendu plus facile notre façon de commercer, d’acheter ou de vendre. Et contrairement à une idée reçue l’euro n’a pas « augmenté les prix ». Il a simplifié nos vies. L’euro a mis fin, aussi, aux politiques monétaires désastreuses qui permettaient aux Etats de dévaluer leur monnaie afin de se donner de l’oxygène sur les marchés, gagner artificiellement en compétitivité et en actions de concurrence déloyale. En France, nos entreprises sont conscientes des progrès puisque 54% des dirigeants de PME considèrent que la sortie de l’euro serait dommageable pour leurs activités.

Payer en 5 secondes

Depuis 10 ans, nous vivons des changements positifs dans notre relation à la monnaie avec la révolution des instruments de paiements. Mais si les européens, et les Etats, n’ont pas le même rapport à « l’argent », tous partagent un attachement pour la valeur, la simplification et la sécurité… de l’euro. C’est pourquoi, par le dialogue, nous avons réussi le passage au Single Euro Payments Area (SEPA) en simplifiant les virements bancaires et les prélèvements en euros à travers l’Europe, pour les particuliers ou pour les entreprises. Avec pour conséquences: une réduction des coûts, des flux de trésorerie et un accès facilité aux nouveaux marchés.

Reste à réussir maintenant « l’instant payment », un paiement instantané en moins de 5 secondes initié par la Banque Centrale Européenne (ECB) et désormais au centre des travaux de l’Euro Retail Payments Board (ERPB). D’autant que l’instant payment peut se faire entre particuliers, entreprises, particuliers et entreprises… Et qu’il pourra être déclenché d’un smartphone. Avec la garantie d’être immédiatement payé. En Europe, avec l’euro et en matière de paiements, nous sommes au commencement d’une belle aventure !

Bernard COHEN-HADAD

Président de la CPME Paris Ile-de-France

Membre de l’Euro Retail Payments Board

Président du Think Tank Etienne Marcel

Tribune originellement publiée sur le blog de Bernard Cohen-Hadad.

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