Aujourd’hui encore, de nombreuses femmes n’osent pas se lancer tant dans le sport de haut niveau que dans l’entrepreneuriat. Elles doivent faire face à de nombreux défis : stéréotype sexistes persistants, manque de visibilité, accès limité au financement, manque de soutien…
S’identifier à des personnalités, des modèles inspirants, est essentiel pour se projeter et se donner la force de réussir.
Caroline, Héloïse et Séverine incarnent ces femmes inspirantes à qui nous avons besoin de nous identifier.
Caroline Jouisse : une envie de faire bouger les lignes, de médiatiser le sport féminin
Caroline, championne de France, médaillée aux Championnats d’Europe et aux Jeux mondiaux, et qualifiée pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 en natation dans la catégorie nage libre, a atteint le sommet de sa discipline sur le tard. Elle a en effet participé à ses premiers Jeux Olympiques à 30 ans, un âge inhabituel pour débuter sur cette scène. Caroline se décrit elle-même comme « une fleur qui éclot tard ».
Grâce à un travail acharné, une persévérance sans faille, une détermination constante et en s’inspirant de grandes figures comme Laure Manaudou, Caroline a su s’imposer dans un milieu sportif parfois très compétitif.
Elle aimerait, comme Laure Manaudou a pu le faire, donner de la visibilité à ce sport souvent délaissé par les médias et bien moins couvert que d’autres disciplines populaires.
Pour Caroline, le manque de médiatisation constitue un défi majeur, et encore plus pour les femmes, dont les performances sont bien moins relayées malgré des résultats similaires ou meilleurs que les hommes. Afin de dépasser ces défis, Caroline essaie de démarcher elles-mêmes des médias et des sponsors. Grâce à sa persévérance, elle a pu décrocher des soutiens comme à la CPME Paris.
La nage libre est un sport individuel souvent méconnu et considéré comme amateur, avec peu de moyens de soutien financier pour les athlètes. Pour Caroline, le premier défi est donc de travailler pour subvenir à ses besoins tout en cherchant à accroître sa visibilité pour attirer des sponsors, ce qui peut s’avérer particulièrement difficile dans un sport peu médiatisé. En parallèle de ses entraînements, Caroline travaille au sein de l’entreprise Véolia. Son poste a été adapté pour elle : missions et télétravail sont aménagés pour lui permettre de jongler chaque jour entre ses responsabilités professionnelles, la recherche de partenariats, et la préparation aux compétitions. Elle doit ainsi savoir préserver son énergie et s’adapter en permanence entre entraînement et activité professionnelle.
Héloïse Courvoisier : quand oser se lancer mène aux Jeux Paralympiques
Héloïse est arrivée sur le tard dans le Paratriathlon. Ce n’est qu’en 2020, après que Thibaut Rigaudeau lui ait offert un tandem, qu’elle s’est lancée dans la discipline. Seulement 6 ans plus tard, Héloïse Courvoisier a réussi à se hisser jusqu’au Jeux Paralympiques de Paris 2024 où elle a décroché une 7ᵉ place avec sa guide.
Née avec un rétinoblastome, un cancer de la rétine d’origine génétique, sa vision est très diminuée et son acuité visuelle est de 1/10e.
Le handicap demande, évidemment, quelques stratégies d’adaptation mais il n’est pas un frein pour Héloïse. Dans son éducation de fille de non-voyant, elle a été habituée à surmonter les difficultés, les aléas de la vie.
Pour en arriver là, son premier défi a été d’oser se lancer dans l’inconnu sans certitude de réussite. Puis, il lui a fallu trouver les ressources nécessaires, que ce soit sur le plan structurel – « entraîneur, guide, environnement adapté, staff médical, proches » – ou financier, pour « l’achat de matériel, la libération de temps et les déplacements ».
En tant que femme, il est parfois difficile de trouver sa place dans le milieu sportif, encore très masculin : « comprendre comment fonctionne ce milieu et trouver les stratégies nécessaires pour ne pas le subir et mener son projet sportif de la façon la plus optimisée possible », explique-t-elle. Héloïse véhicule un message positif d’une part pour les personnes en situation de handicap et d’autre part pour les femmes qui pourraient se sentir limitées ou hésiteraient à se lancer dans leur projet.
En parallèle Héloïse est kinésithérapeute dans un établissement pour jeunes en situation de handicap moteur. Exerçant avant à temps plein elle a dû passer à mi-temps pour pouvoir se consacrer à ses entraînements et avoir du repos pour récupérer.
Séverine Pérez : quand la passion devient le moteur de la performance
Entourée de champions, Séverine a été baigné dans le sport et plus particulièrement dans le basket dès le plus jeune âge. À 14 ans, elle commence sa carrière de basketteuse et évolue très rapidement, lui permettant de devenir vice-championne de France à seulement 18 ans. Elle a donc très tôt compris que la clé de la réussite, que ce soit dans le sport ou dans la vie, réside dans l’amour profond de ce que l’on fait. Le plaisir de se dépasser, d’être curieux, d’apprendre, d’évoluer, c’est ce qui a toujours été son carburant.
Lorsqu’elle s’est lancée en 2006 dans l’aventure entrepreneuriale, cette philosophie lui a permis de surmonter les difficultés, de persévérer face aux obstacles. En tant qu’entrepreneure, elle a toujours choisi de travailler dans des secteurs qui la passionnaient. Et c’est cette passion, combinée au plaisir de bâtir, d’innover, de créer des projets de toutes pièces, qui l’a menée au succès.
Pour Séverine, une entrepreneuse, comme une sportive, doit avant tout oser et prendre du plaisir dans ce qu’elle fait. Cela lui donne la force de se lever chaque matin avec enthousiasme, de relever des défis qui semblent insurmontables, de garder le cap même quand les vents sont contraires. « Le plaisir rend l’effort plus léger, et la passion devient un guide infaillible » exprime-t-elle.
Elle sait que ces compétences, issues du monde du sport, sont les mêmes qui permettent aux entrepreneurs d’atteindre leurs objectifs, d’innover et de prospérer dans un environnement économique en constante évolution. Parce qu’au fond, que ce soit sur un terrain de sport ou à la tête d’une entreprise, la clé de la performance réside dans la capacité à allier adaptabilité, rigueur, discipline et résilience !
C’est cette philosophie qui a toujours guidé Séverine, et c’est ce message qu’elle transmet aujourd’hui à ses équipes.