Alors que l’été touche à sa fin, le bilan du tourisme à Paris pour la saison estivale 2024 se dessine sous le signe des Jeux Olympiques. Du 26 juillet au 11 août, l’événement a marqué de son empreinte non seulement la capitale française, mais aussi l’ensemble du secteur touristique parisien. Grâce à l’afflux de visiteurs internationaux et à une mobilisation nationale, Paris a su, malgré des débuts très compliqués, tirer parti de ce moment d’exception.

Une fragmentation du tourisme sur Paris

Pendant la période des JO, Paris a accueilli 11,2 millions de visiteurs, une fréquentation en ligne avec les prévisions. Ce chiffre représente une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente, avec 85 % des visiteurs issus du territoire national (Atout France). Malgré cette forte proportion de visiteurs locaux, l’événement a confirmé la capacité de Paris à attirer des clientèles internationales. On observe ainsi une augmentation notable des visiteurs en provenance de la Chine (+43 %), du Japon (+13 %) et des États-Unis (+13 %).

Des disparités sectorielles regrettables

Malgré cette fréquentation en hausse, plusieurs secteurs ont rencontré des difficultés. Les commerces de proximité et les restaurateurs, en particulier, ont exprimé leur frustration face à une baisse de clientèle. La chute d’activité a été constatée dès début juillet au-delà d’une météo très maussade. De nombreuses entreprises ont mis en place le télétravail, et de nombreux Parisiens ont préféré déserter la capitale justifiant une baisse de fréquentation importante.

Il aura fallu attendre que l’étau sécuritaire se desserre, après la cérémonie d’ouverture, pour que la fréquentation de la restauration traditionnelle, des bars et brasseries reparte à la hausse. « Les Jeux Olympiques de Paris ont été une réussite sportive, et au-delà, incontestable. Malheureusement quelques acteurs économiques locaux et de proximité ont perdu, mais à court terme. Il faudra veiller à les indemniser, ne les oublions pas. » commente Bernard Cohen-Hadad président de la CPME Paris.

Les musées et monuments emblématiques de Paris ont, également, vu leur fréquentation baisser d’environ 20 % pendant l’événement. Des institutions phares comme le Louvre et la Tour Eiffel ont ressenti cet impact, un phénomène similaire à celui observé lors des Jeux de Londres, où les visiteurs se concentraient davantage sur les compétitions que sur les activités culturelles.

A l’inverse, l’afflux de touristes a eu un impact significatif sur le secteur hôtelier. À Paris intra-muros, le taux d’occupation des hôtels a atteint 84 % pendant les JO, marquant une hausse de 10,1 points par rapport à 2023 (Atout France).

Des retombées économiques positives dans l’ensemble

Dans l’ensemble, l’été 2024 a été marqué par des retombées économiques positives. Les dépenses des visiteurs internationaux ont augmenté de 8 % en juillet par rapport à l’année précédente. Grâce à l’attrait des Jeux Olympiques, Paris a capté une part importante de cette manne financière, avec des recettes touristiques internationales en progression.

Cette dynamique a largement bénéficié aux hôtels et aux autres infrastructures d’hébergement, qui ont enregistré une forte affluence.

Vers un nouvel élan avec les Jeux Paralympiques

Pour Bernard Cohen-Hadad, « il reste maintenant à transformer l’essai de sorte que la parenthèse enchantée devienne une étape utile en matière d’attractivité durable pour toutes les activités économiques ». Justement, l’arrière-saison s’annonce prometteuse avec les Jeux Paralympiques. Avec 4 millions de visiteurs attendus, dont 90 % de Français, cet événement devrait porter le total à 15 millions de visiteurs pour l’été 2024. Paris se prépare donc à accueillir de nouveaux flux de touristes, consolidant ainsi son statut de destination internationale incontournable. Le succès de ces olympiades doit marquer un tournant dans la stratégie du tourisme de la capitale, l’un des plus beaux héritages de ces Jeux.

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