Police municipale : on ne badine pas avec la sécurité des parisiens

29 Jan 2019 | Actualités, Positions, Tribune

Alors qu’un audit sur la sécurité des parisiens vient d’être rendu, et qu’un débat s’ouvre, en février au Conseil de Paris, la Maire de Paris Anne Hidalgo prend de court, sa majorité et son opposition, en déclarant publiquement qu’elle est favorable à la création d’une police municipale non armée. Cette annonce confirme que la sécurité sera au cœur de la campagne pour les municipales, elle répond à une attente des parisiens mais pour réussir il faudra s’engager vers une sécurité de proximité.

La sécurité au cœur des Municipales de 2020

La campagne pour les élections municipales à Paris vient de vivre une accélération avec la Maire de Paris, non candidate officiellement qui annonce, dans la presse, de la création d’une police municipale non armée en est le signe. D’autant que la sécurité des parisiens, y compris des entreprises, est au cœur de toutes préoccupations depuis les attentats de 2015.  En effet, dans notre ville, les moments de tranquillité sont devenus rares. Pas un jour ne se passe sans que l’on constate des actions de harcèlements dans les transports, des agressions, des crimes antisémites ou homophobes. Sans oublier la non-réponse durable à la situation des migrants qui pose des problèmes humains et de santé publique. Quant aux saccages commis en marge des manifestations des gilets jaunes nous ne pouvons plus supporter que Paris et nos commerces paient le prix des querelles nationales. Dans le monde d’autres grandes villes ont pris des mesures pour limiter la délinquance, Paris doit aussi s’engager dans ce sens .

Paris doit redevenir une ville paisible

Jusqu’à présent on croyait la délinquance limitée à certains quartiers. Ce n’est plus le cas, elle s’est développée dans toute la capitale, dans la rue, les transports et dans les commerces.  Bien entendu, les touristes ne sont pas épargnés. Elle touche aussi toutes les classes d’âges,  des personnes âgées auxquelles on arrache leur sac, ou leur collier, aux jeunes des lycées et collèges qui sont rackettés.Il est impossible de laisser un objet visible, dans un véhicule en stationnement, ou qui sort peu ou prou de l’une de vos poches sans risquer de se le faire dérober. Impossible aussi d’avoir un moment d’inattention dans les transports avec son téléphone portable ou avec ses affaires. Quant aux bandes d’adolescents qui rôdent dans certains arrondissements, elles sont composées d’individus de plus en plus jeunes, non pénalement responsables, qui n’hésitent pas à défier la police nationale. Oui,  nos TPE dans certaines rues sont fatiguées de supporter cette insécurité, ce manque d’écoute politique et de réponse pénale.

Créer une vraie police de proximité

Un vrai débat doit s’ouvrir sur la police municipale. Mais celui sur la gouvernance c’est-à-dire sur les prérogatives du Maire de Paris, ou des Maires d’arrondissements sur cette police municipale n’est pas prioritaire. Il convient, en revanche, d’échanger, sans délais, sur les pouvoirs, le budget et les moyens d’action de cette nouvelle police pour lutter efficacement contre la délinquance. Et de bénéficier d’une réponse pénale adaptée pour éviter les récidives. En effet malgré leur action et leur dévouement les agents de la Préfecture de Police manquent de moyens et n’arrivent plus à traiter les demandes. Quant aux 3200 agents de la brigade contre les incivilités, qui existe déjà, ce n’est pas avec un relooking d’uniformes ni un changement de nom qu’ils pourront devenir « une police » efficace dans nos quartiers. Nous avons besoin de retrouver une vraie police de proximité qui colle au territoireEt la première force  de cette police sera sociétale. C’est à dire sa capacité d’une police de terrain, respectée, qui connaisse les rues, les quartiers, les habitants, les jeunes, les commerçants, les artisans et les indépendants. Tout dépendra de la qualité de l’implantation locale,  de la stabilité des agents, de  leur capacité de réagir efficacement aux désordres dans le cadre d’un soutien politique et d’un cadre judiciaire affirmés. Il n’est pas toujours facile de revenir à ce qui a été détruit. C’est pourquoi, nos entreprises parisiennes entendent prendre toute leur place dans ce débat et veilleront à ce que l’on dépasse les effets d’annonce pour déboucher rapidement sur la mise en place de mesures concrètes et efficaces.

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Bernard COHEN-HADAD

Président de la CPME Paris Ile-de-France

Président du Think Tank Etienne Marcel

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