Europe : Idées reçues

29 Mar 2019 | Dossiers, Europe

« Tout est plus cher depuis la mise en place de l’euro ! »

Avant l’euro, l’inflation en France pouvait atteindre des niveaux très élevés, jusqu’à plus de 10 % dans les années 80. Depuis l’euro, la hausse des prix n’a quasiment jamais dépassé 2 % par an. Les prix augmentaient donc plus avec le franc qu’avec l’euro.

Prenons un exemple emblématique : le prix de la baguette. Un an avant l’introduction de l’euro, la baguette coûtait environ 4,33 francs, soit 0,66 euros. En 2017, une baguette coûtait en moyenne 0,87 euros (5,70 francs), soit une augmentation de 1,7 % par anmais les salaires aussi ont augmenté ! Le SMIC horaire était de 6,67 euros en 2001. Il est aujourd’hui à 10,03 euros, soit une augmentation de plus de 2 % par an. Le pouvoir d’achat n’a donc pas baissé suite au passage à l’euro.

« Politique économique française : c’est Bruxelles qui décide »

La politique économique de la France est décidée en France. Toutefois, la France étant membre de l’Union européenne, sa politique économique a des répercussions sur les autres pays de l’UE : les décisions économiques prises à Paris ou à Berlin ont des conséquences sur la situation économique à Rome ou à Madrid.

C’est pourquoi les politiques économiques de tous les États membres sont discutées au sein de l’Union européenne (et non imposées par elle !). Quand on partage la même monnaie, on bénéficie de ses avantages (stabilité, faible inflation, taux d’intérêt bas, suppression du change), mais on doit aussi respecter des règles communes (limitation du déficit et de la dette). Cependant, chaque État est libre de décider du niveau et de la répartition de ses dépenses publiques (éducation, santé, retraite, défense, etc.).

La Commission européenne n’impose rien, elle veille à ce que les États membres de l’UE respectent les règles qu’ils se sont eux-mêmes fixées. Ni plus, ni moins.

« La France s’en sortirait mieux si elle sortait de l’euro » 

La sortie de l’euro ne ferait que diminuer le pouvoir d’achat et l’épargne des Français, surtout des plus fragiles. Elle provoquerait une remontée des taux d’intérêt et de l’inflation, une dévalorisation des patrimoines et de l’épargne, une augmentation de la dette publique, une fuite des capitaux vers l’étranger, et au total une perte de confiance dans l’économie française et une aggravation du chômage. Loin d’améliorer la situation économique de la France, la sortie de l’euro ne ferait que l’aggraver et menacer l’avenir de l’ensemble de la zone euro et de l’Union européenne.

Les problèmes de compétitivité de la France ne sont pas imputables à l’euro, mais à un ensemble de facteurs structurels (fiscalité et charges sociales élevées pesant sur les entreprises et le travail, environnement réglementaire complexe, investissement insuffisant en recherche et développement, problème de qualification de la main-d’œuvre) qui pénalisent l’investissement, la croissance et l’emploi.

« La France serait plus forte sans l’Europe »

Unir les pays d’Europe, c’est d’abord un projet commun bâti sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale afin d’établir une paix durable sur le continent. C’est ce projet qui a valu à l’Union européenne de recevoir le Prix Nobel de la paix. Les institutions européennes sont aujourd’hui encore le lieu du règlement pacifique de différends entre pays européens. C’est plus précieux qu’on ne le croit à l’heure où des conflits sont de nouveau aux portes de l’Europe.

Les pays de l’Union sont unis par des objectifs communs ancrés dans le droit et dont la combinaison est unique au monde : développement durable, économie sociale de marché, liberté, sécurité, justice, égalité hommes-femmes, solidarité entre les générations, protection des droits de l’enfant et des minorités, diversité culturelle…

L’Union a ainsi amené les États à améliorer leurs législations dans de nombreux domaines : économiques, environnementaux ou sociaux. Dans beaucoup de pays, l’égalité hommes-femmes ou la protection de la biodiversité et des habitats naturels ne seraient pas là où ils en sont aujourd’hui sans l’Europe. Aucune région du monde n’est aussi avancée que l’Europe dans ces domaines.

« 80% des lois françaises sont imposées par Bruxelles » 

En France, environ 20 % des lois adoptées ont une origine européenne. Dans certains secteurs, comme l’agriculture ou la pêche, cette part peut atteindre 40 %. Dans d’autres, comme le logement ou la défense, elle est inférieure à 5 %. Ces 20 % ne sont pas imposés par l’Union européenne : les actes législatifs européens sont adoptés par les représentants des États membres (le Conseil des ministres) et de leurs citoyens (le Parlement européen). 

De plus, il faut faire une distinction entre les différents actes législatifs européens. Les règlements et les décisions, qui s’imposent aux États membres, ne sont pas soumis à un devoir de transposition, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire de les insérer dans la législation nationale. A contrario, les directives, qui établissent un objectif de résultat mais laissent les États membres libres quant aux moyens d’y parvenir, imposent l’adoption d’une loi pour intégrer l’acte européen à la législation nationale. 

« Les normes européennes compliquent tout et ne servent à rien »

Les normes européennes sont nombreuses, car elles portent sur des sujets divers tels que les produits de consommation, la sécurité des bâtiments, la qualité de l’environnement… mais elles ne sont pas absurdes ! Elles ont toute leur utilité. Il est important de savoir que les normes ne sont pas forcément obligatoires, mais souvent indicatives. Elles visent à informer le consommateur et à faciliter l’accès des entreprises au marché européen.

« L’Union Européenne n’est pas démocratique »

L’Union européenne a aujourd’hui toutes les caractéristiques d’une démocratie représentative. Tout citoyen a son mot à dire : en votant aux élections nationales pour le parti qui défend sa vision de l’Europe (et donc en ayant des ministres qui porteront cette vision à « Bruxelles »), en élisant directement son député européen ainsi que par l’intermédiaire des députés nationaux qui eux aussi font entendre leur voix. L’Union est également pionnière en matière de démocratie participative. Chaque citoyen européen peut s’exprimer directement selon des règles de transparence strictes.

« L’Union Européenne est à la botte des lobbies »

Les institutions de l’Union européenne (UE) interagissent avec un large éventail de groupes et d’organisations représentant des intérêts spécifiques, les lobbies. Ces interactions permettent d’accéder à des informations pertinentes pour prendre des décisions éclairées sur des sujets souvent complexes.

Il est toutefois nécessaire d’éviter les pressions excessives ou l’accès illégitime ou privilégié aux informations et aux décideurs politiques. Il faut aussi veiller attentivement à l’équilibre entre toutes les parties prenantes, y compris celles qui ont des moyens plus modestes comme les ONG, les représentants de la société civile, les associations de consommateurs, les organisations religieuses, les établissements universitaires, etc.

Les décisions de l’UE touchent des millions de citoyens européens. Il est donc important que le processus décisionnel européen soit le plus transparent et ouvert possible, et que l’on sache exactement quels intérêts défendent les lobbyistes et avec quels budgets.

« L’Europe va privatiser tous les services publics ! »

Les pays de l’Union européenne sont très largement libres de définir l’étendue de leurs services publics. L’UE intervient dans une seule catégorie de services publics, ceux dits d’intérêt économique général (comme la poste, les télécommunications, les transports, l’énergie, la distribution d’eau, la gestion des déchets…). Elle veille à éviter des situations de monopole et d’abus concurrentiels. En même temps, elle protège les citoyens européens, en leur garantissant l’accès à ces services.

Sources

Les réponses à ces questions et les données chiffrées ont été apportées par les Décodeurs de l’Europe #DecodeursEU, un projet de la Représentation de la Commission Européenne en France. Plus d’infos

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